Les premiers groupes ethniques “modernes” (c.-à-d. toujours existant aujourd’hui) de la Zambie furent les Tonga et les Ila (parfois rassemblés sous le terme de
Tonga-Ila), qui arrivèrent du Congo à la fin du XVe siècle. En 1550, ils occupaient la vallée du Zambèze et les plateaux au nord de l’actuel lac Kariba – où ils vivent encore aujourd’hui.
Les suivants à arriver furent les Chewa. Entre les XIVe et XVIe siècles, ils suivirent un parcours long et sinueux entre les lacs Mweru, Tanganyika et Malawi, avant d’établir un puissant
royaume couvrant la majeure partie de l’actuelle région Est du pays, ainsi que certaines zones du Malawi et du Mozambique. Encore aujourd’hui, les Chewa forment le groupe ethnique le plus
important de l’Est de la Zambie.
Les Bemba (et plus particulièrement le clan dirigeant des Ngandu) arrivèrent du Congo en traversant la rivière Luapula pour rejoindre le Nord du pays vers 1700. À
peu près à la même période, les Lamba migrèrent vers la région de la Copperbelt (vers 1650) et les Lala (un groupe ethnique proche) s’installèrent dans les environs de Serenje.
Pendant ce temps, dans l’Ouest du pays, les Lozi établirent une dynastie et la base d’une entité politique solide toujours existante. Il se peut que les ancêtres
des Lozi soient arrivés dès l’an 450 de ce qui est aujourd’hui l’Angola.
Au 18e siècle, les Portugais sont les premiers non-Africains à entrer sur le territoire de la Zambie. La colonisation a ensuite été initiée en 1890 par la tutelle britannique, sous l’égide de la British South Africa Company de Cecil Rhodes. Elle a fixé les frontières actuelles du pays, qui portait alors le nom de Zambézie du Nord, pour s’appeler par la suite Rhodésie du Nord.
Au début du XIXe siècle, les peuples qui vivaient sur le chemin de la redoutable armée de Chaka Zoulou, à KwaZulu Natal (Afrique du Sud), prirent la fuite,
entrainant à leur tour l’exode d’autres groupes ethniques. Parmi eux, les Ngoni, qui se réfugièrent au Malawi et en Zambie, ainsi que les Makololo, qui migrèrent dans le Sud de la Zambie, vers
les actuelles villes de Kalomo et Monze, et qui furent finalement poussés encore plus à l’ouest, jusqu’au sud-ouest de la Zambie, forçant les Tonga à fuir à leur tour.
À la même période, la traite des esclaves, qui existait déjà depuis des siècles, prit une ampleur considérable. Les Swahilis, qui jouèrent un rôle capital dans la
traite des esclaves sur la côte est africaine, avancèrent vers l’intérieur des terres, capturant de nombreux habitants de la Zambie à qui ils firent traverser le lac Malawi jusqu’au Mozambique ou
à la Tanzanie pour les vendre sur les marchés aux esclaves de Zanzibar.
En 1855, l’explorateur écossais David Livingstone sillonna de vastes portions du territoire zambien, notamment la vallée du bas-Zambèze : il fut le premier
Européen à voir les chutes Victoria, qu’il baptisa ainsi en hommage à sa reine. Livingstone décéda en 1873 alors qu’il était en train de chercher la source du Nil dans le Nord de la Zambie. Son
cœur fut enterré sous un arbre près de l’endroit où il perdit la vie, dans le village du chef Chitambo, au sud-est du lac Bangweulu, en Zambie.
Douze ans plus tard, suite à des revendications formulées par les autorités européennes envers le territoire africain lors de la conférence de Berlin, le continent
fut divisé en colonies et en sphères d’influence – la Grande-Bretagne réclama la Rhodésie (Zambie et Zimbabwe) et le Malawi.
L’émergence de ce “nouveau” territoire n’échappa pas à l’homme d’affaires Cecil John Rhodes, qui était déjà en train d’établir des mines et un vaste empire
commercial en Afrique du Sud. Son entreprise, la British South Africa Company (BSAC), revendiqua la région au début des années 1890 et reçut le soutient du gouvernement britannique en 1895 pour
lutter contre l’esclavage et empêcher l’expansion des Portugais dans la région.
Deux territoires distincts furent d’abord créés : la Rhodésie du Nord-Ouest et la Rhodésie du Nord-Est – qui furent regroupés en 1911 pour former la Rhodésie
du Nord. En 1907, Livingstone devint la capitale. Vers la même période, de vastes gisements de cuivre furent découverts dans le secteur aujourd’hui appelé Copperbelt. Avec la construction de
grandes mines à ciel ouvert et l’afflux massif de colons européens, les peuples indigènes, qui exploitaient le site depuis des siècles, n’eurent d’autre choix que de quitter leur territoire. La
majeure partie des mineurs étaient pourtant des Africains, qui avaient besoin de gagner de l’argent pour payer la nouvelle “hut tax” – une taxe imposée à tous les foyers par les autorités
coloniales britanniques dans le but de rendre leurs colonies indépendantes de la couronne britannique.
En 1924, la colonie fut placée sous le contrôle direct du gouvernement britannique, et en 1935, la capitale fut déplacée à Lusaka. Pour être moins dépendants du
régime colonial, les colons tentèrent de se rapprocher de la Rhodésie du Sud et du Nyassaland (Malawi), mais en raison de divers événements (comme la Deuxième Guerre mondiale), il fallut attendre
1953 pour que la Fédération de Rhodésie et du Nyassaland voit le jour.
Le 24 octobre 1964, le pays gagne son indépendance et devient une république parlementaire. L’ancien protectorat britannique de Rhodésie du nord est devenu l’État souverain de Zambie. Forte de son passé colonial, la Zambie jouit d’une grande diversité de groupes culturels. Enfin, du fait de son héritage colonial, l’anglais est nécessairement la langue officielle.
Les Trésors Muséographiques
Le Musée national de Lusaka est un endroit idéal pour commencer à explorer l'art zambien. Situé dans le quartier Kamwala de Lusaka, le dernier étage du musée est consacré à l'histoire de la Zambie avant et après l'indépendance, tandis que le rez-de-chaussée contient des peintures et sculptures contemporaines. Il sert également d'espace pour des expositions thématiques temporelles.
Le Choma Museum and Crafts Center est situé à Choma, dans la province du Sud. Son exposition permanente présente des informations sur le mode de vie de la tribu des Tonga qui résident dans la région à partir de leurs costumes traditionnels, leurs coutumes de mariage et leurs activités sociales. L'histoire environnementale de la province du Sud est également mise en lumière par une exposition sur les effets de la construction du barrage de Kariba. Il y a une section de galerie d'art où l'on peut acheter des œuvres d'art exposées, ainsi qu'une boutique qui vend des paniers complexes fabriqués par la tribu Tonga